Mieux vaut écrire pour soi et ne pas avoir de public

--> plutôt qu'avoir un public et ne plus être soi-même (Connolly)

J'ai trié un an de photos. Un an de vie. Un an de LB.
Nous avons mis le sapin, le premier vraiment ensemble. Illuminé la maison, il a rit, le sapin est tellement grand que j'ai dû monter sur un pouf pour mettre l'étoile, et il tient pas dans le passage où il devait aller, alors il occupe un tiers du salon, et c'est magnifique, c'est Noël. Ca sent le sapin et le café et le pain grillé, ça sent le bonheur et je grignote chaque souvenir.

On a vu Princesse Raiponce au cinéma, et comme pour La princesse et la grenouille, comme pour Dragon, il rit devant mon sourire, scotché d'une oreille à l'autre pendant tout le film, et longtemps après. J'ai diné du pop-corn sur le chemin du retour, et il dit "c'est pas courant d'acheter le pop corn en partant", ui mais j'avais pas faim avant moi, et puis c'était le meilleur pop corn du monde, en plus y'a mégamind sur le pot, et d'ailleurs, je l'ai gardé.

Et puis je me suis un peu réconciliée avec moi même, j'ai évacué la colère par des décorations, et puis des films, et un million de moments blottie dans ses bras. Et quand je pleure de douleur, il me serre contre lui, et il dit "je comprends, moi aussi ça m'émeut tellement mes hamburgers maison ils étaient bons" et alors mon rire entre mes larmes, le voir les larmes aux yeux et pourtant penser encore à me faire sourire, me soutenir malgré la douleur et tout ça, et ben les larmes qui montent, elles me soulagent.

J'ai un homme drôlement incroyablement merveilleux.

Et quand je tâche son tee shirt blanc tout neuf de rimmel à pleurer contre lui, et qu'il rentre sous la douche tout habillé, "je crois que ça désincruste les tâches!", alors je laisse filer les rires, et putain ce que ça détend, et le bonheur, c'est le meilleur antidouleur de la terre entière.

Et je me suis pris un week-end de trois jours pour échapper à la fête de cette crèche, pour les passer avec lui, pour le papiiiiiin, pour me détendre, pour chasser les douleurs, pour aborder sereinement ma dernière semaine de boulot de 2010. Et c'est trop bon. Aucune culpabilité, c'est fou comme un endroit peut changer une personne.

Enfin voilà, on est samedi et j'ai l'impression que je devrais encore être au travail, ma tête est en vacances, où que mes yeux se posent, c'est Noël, mon sourire me fait mal aux joues, et mes yeux brillent.