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Easy as a kiss we'll find an answer ...

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Little Boy.

Mercredi soir, dans un RER pour le rejoindre, j'me disais que j'avais un tas de souvenirs en tête, et aucun écrit. Aucun dans une boîte, aucun dans mon portable, dans ma boîte mail, aucun nulle part, puisqu'on est sensé se connaître à peine.

Et j'avais envie de parler de nos promenades, en forêt, au bord de l'eau, dans Paris, les parcs, les boulevards, les étoiles, la mini bataille de neige parce qu'il faisait trop froid.

J'avais envie de parler des longues discussions sur msn, puis de la première fois où on a décidé de se voir sans en parler à personne, sur les marches du Panthéon, l'écouter déballer ce qu'il avait sur le cœur, sa famille, ses amis, j'sais pas, tout en vrac, un peu brusquement, et moi, juste là, parce que ça jle fais super bien. Il remarque que j'esquive chaque question soigneusement, il se moque de ma façon de "noyer le poisson", ça devient très vite "noyer une baleine", et puis je ne prends plus la peine d'esquiver discrètement, jle fais carrément. Il fait pas la tête, j'mens pas, mais jsuis pas capable de parler, et puis pour dire quoi?

Au fur et à mesure, on se voit plus, à chaque fois que je n'ai pas envie de rentrer chez moi, on se voit. C'est enfantin, c'est simple et à peu près anodin, en tout cas, sans conséquence. Il est effaré devant les litres de café que j'ingurgite, mais il est habitué, un peu. Au bout d'un moment, il commence à faire nuit tôt, il fait froid et il pleut en plus, on va souvent au cinéma, et il a horreur de me laisser au RER, alors on passe le temps du retour dans sa voiture, on discute toujours autant, c'est improbable d'avoir toujours des choses à se dire en se connaissant si peu, de finir par se connaître autant, de voir qu'on se ressemble tellement.

Il est pas blessé par mon absence de confiance, il comprend ce que je ressens dans mon couple, il me juge même pas sauf qu'il trouve ça dommage. Et quand il nous voit ensemble, il peut pas s'empêcher de remarquer que je ne vais pas si bien, que mon sourire est à moitié factice, on en parle entre deux portes, comme deux amants, et on rougit si d'autres nous voit. On est con et on s'en fou. J'me sens juste mieux, juste moi-même avec lui, jamais de faux sourires, et mes yeux ne le fuient pas.

Puis ce soir de février, ce vendredi soir, on devait pas se voir, on voulait se prouver qu'on pouvait attendre et blablabla, mais il était là. Les larmes aux bords des yeux, et d'un coup, violemment, les larmes sur mes joues, sur son tee-shirt, les sanglots, sa main sur ma nuque, dans mes cheveux, les larmes longtemps retenues, les larmes inexpliquées, inexplicables et toute façon j'ai pas envie, j'veux juste que ça sorte et on en parle plus, mais ça s'est pas passé comme ça.

Depuis ce vendredi soir, y'a mes fêlures non dissimulées, y'a ses bras autour de moi, depuis ce vendredi, j'ai réalisé que j'ai pas besoin de faire semblant, que j'ai pas besoin d'être intouchable tout le temps, qu'il ne veut pas me faire mal.

Ensuite, y'a eu le week end à Londres avec mon frère et ma soeur, le week end qui tombait drôlement à point, juste de quoi me changer les idées. Sauf que j'avais sans cesse les larmes qui revenaient, et l'envie qu'elle sorte, sur le torse de LB. Arrivée à l'aéroport, CDG, même pas Londres hein, j'ai eu envie de sentir son odeur, ou au moins son parfum, et j'ai mis deux psshiit sur mes manches. Après ça, à chaque moment un peu difficile, que ce soit les crises de ma soeur ou un coup de blues, hop, un reniflage de manche et les yeux fermés, j'avais la sensation de sa main sur moi.

Et enfin, y'a eu les deux semaines depuis. Le premier baiser échangé, 'forcément'. Le désir, l'interdit qui monte entre nous, mais finalement, c'est presque permis. Il faudra juste qu'on soit assez discrets, mais. Ma place dans ses bras. Mon dénis total, de ce qui se passe depuis presque 5 mois. Mais j'peux pas me mentir à moi-même. Enfin, j'peux, mais j'suis pas très crédible, ni très crédule. Une nuit dans ses bras, je ris quand il prend une voix d'enfant pour savoir si je veux être sa petite amie. Je ris, mais j'suis morte de trouille, il le voit bien. "Cécile, à un moment va falloir t'enlever le voile que tu t'es mis devant les yeux hein. Parce que ça fait longtemps que moi j'l'ai plus!". Ou encore "et tu vas continuer à nier encore longtemps comme ça?".
Ou encore une dizaine d'autres de ce genre; j'l'embrasse pour le faire taire.

Ecrit par Kyrah, le Dimanche 21 Février 2010, 18:02 dans la rubrique "Actualités".

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Commentaires

penseeenvrac

penseeenvrac

21-02-10 à 21:46

c'est totalement magique tes mots...


Re:

Kyrah

Kyrah

23-02-10 à 20:21

marci :$


LiliLou

LiliLou

24-02-10 à 17:34

Raah sale trouillarde !


Re:

Kyrah

Kyrah

25-02-10 à 07:45

Grave.
Totalement.

Je suis une trouillarde.

Et une gamine aussi. Qui a besoin d'être sécurisée, rassurée, entourée. Sans cesse.


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