Le premier jour
--> du reste de ma vie.
Le voilà, mon article. J'abandonne l'idée de la perfection, mes doigts courent sur le clavier et ça me suffira.
J'ai passé ma dernière soirée de 21ans bien entourée. Mes premières heures de double deux dans les bras de Julien. M'endormir contre lui, hurler au milieu de la nuit, être en sanglots et les larmes qui ruissellent sur ma joue. Julien est dans ma vie depuis 7ans, il m'a jamais vu pleurer. Malgré mon jean, mes trois couches de hauts, une couverture et ses bras par dessus tout ça, j'avais froid. Il m'a serrée si fort que j'ai eu mal. Ca a peut-être duré trois minutes, avant que je trouve du souffle pour parler. J'lui ai raconté. Ma mère. L'hôpital. Mon premier jour hier, au service de neurologie pédiatrique. Encore passer devant cette putain de salle avec cette odeur dégueulasse. Pas moyen de l'éviter. Je lui ai raconté les hauts le coeur et le vomi que j'ai pas pu retenir hier. Putain, premier jour sur quatre semaines et je n'y arrive pas. Deux enfants dans un état lamentable, et cette odeur. Deux gamins, merde. Il m'a dit "d'accord, mais pourquoi tu as hurlé?". "Le téléphone sonnait, encore.". Alors il a pris mon portable et m'a montré qu'il n'y a pas eu d'appel. Il était 4h14, il a déposé un bisou sur ma joue et m'a dit "encore joyeux anniversaire fillette". J'ai souri comme une conne. Il est dans ma vie depuis 7ans, on s'est aimé, cherché, manqué, on a grandi. On a échangé nos rêves, on n'a pas tellement dormi du coup, et il travaillait ce matin. J'ai passé mes premières heures de 22ans en très bonne compagnie.
J'ai le courant dans mon habitacle de cli-yo. Je vais bosser en voiture comme si j'avais les moyens. J'ai des envies de shopping décoratif. Je suis parfois déraisonnable. C'est drôlement bon. Le soleil rentre à flot chez moi, ça me rempli de joie. J'me sens toujours sereine. J'ai de la chance, et je le sais.
Aujourd'hui, depuis une semaine, ça me correspond bien. Le premier jour du reste de ma vie. Pas de grandes résolutions, pas de révolution. Juste arrêter de vouloir croire à tout prix que les gens changent. Juste croire que ça doit être possible.
J'attends demain soir pour raconter d'autres choses. Ou jeudi matin, quand j'aurais le temps. J'attends pour pas trop me tromper.
Ecrit par Kyrah, le Mardi 17 Mars 2009, 10:17 dans la rubrique "Actualités".