Faut surtout jamais regretter,
--> et si ça fait mal, c'est gagner...
Mardi soir, la fête de ma crèche et puis notre pot de départ... Le cœur lourd et rempli, les yeux embués, j'ouvre la première bouteille de champagne de ma vie, le "pop" à l'ouverture est la garantie de sa fraicheur. Je bois trop, j'ai une carte escargot, un joli bracelet en argent et une tonne et demie de souvenirs. J'embrasse les filles de ma section, elles me manqueront. On discute un long moment, on rit, je bois, je suis triste et heureuse, la fin d'une histoire pour le début d'une autre.
J'explique aux parents de Gabin et de Romane pourquoi ils parlent de moi à la maison. Je leur dis que j'arrête jeudi soir, ils ont l'air un peu tristes et ça me touche. Alice, ma collègue, me taquine pour ne pas pleurer, je vois les larmes au bord de ses yeux.
Je rentre tard à la maison, au radar. Heureusement, c'est tout droit en RER, je suis explosée, je tiens debout par l'opération du saint esprit. J'enlève simplement mes chaussures et mes chaussettes, je dors toute habillée sur le canapé. Mon chat pleure mais me rejoint, on ignore le lit, j'dors pas dans des draps propres sans une douche. Je mets mon réveil plus tôt, pas de gueule de bois le matin, mais besoin de caféine et d'une douche.
Mercredi et jeudi à la crèche, je profite des derniers instants. Les enfants savent que je pars, ils me collent, me sollicitent encore plus que d'habitude. Je souris dans le bac à sable; on fait des patés, je joue au ballon et aux Lego, je lis des dizaines de fois les mêmes histoires, je connais les livres par coeur, rien qu'en tournant les pages, je ne regarde plus les images. La poule rousse, ma voiture, tchoupi est malade, tchoupi se baigne, mon bébé, ça va mieux, bonjour, au revoir, quand tu es content, un amour de ballon... Les mots me bercent et les bercent, mes collègues se moquent, mais c'est les derniers jours, je profite. Je fais un tas de calins, les enfants squattent mes genoux, personne ne leur dit d'aller jouer.
Quand ils me regardent tout au long de l'allée, quand j'emprunte ce chemin pour la dernière fois, je pleure à l'intérieur. Je sais, ça va passer. N'empêche, ...
Michael (debout) et Noah, en flagrant délit de bêtise...
Clémentine et Simon
Et Gabin, fils de gothique, batteur en herbe, Gabinou...
Ecrit par Kyrah, le Vendredi 3 Juillet 2009, 18:58 dans la rubrique "Actualités".