Je crois

--> que...

La crèche est un havre de paix. C'est drôle d'écrire ça, au milieu des cris et des pleurs, des bagarres et des morsures; la crèche est un havre de paix. J'écris de sur la terrasse, je suis bien. Mon nipc tient chaud, j'ai de la musique et j'ai mangé de la polenta pour enfant. Je ferme les yeux, y'a du soleil et des oiseaux, les enfants dorment, la crèche est un havre de paix.

Mercredi soir, j'ai revu M. Mon ex donc. Sur Paris, instants innocences, lieux publics, on est là juste pour discuter. Il lâche ce qu'il a sur le cœur, il a les yeux rouges et je le serre contre moi. Moi? Je suis froide et blindée, distante, il me dit "ça fait peur", j'ai une énorme carapace, je lui dis "tu te rappelles quand on s'est connus...?" "ui, tu était comme ça. Forte et froide, d'apparence inaccessible". Voilà. J'ai eu mal de me séparer de lui. Mal que ça ne marche pas. Mal mal mal. De compter à peu près autant que son meilleur pote. De pas avoir confiance en lui parce que je sentais que quelque chose clochait. Je lui dis tout ça, un flot de paroles, ça me submerge et j'ai envie de crier quand je dis "et puis pour ma grand-mère, t'étais pas là. C'est la première épreuve que je vis sans toi. Et quand Pépito était malade à crever pendant une semaine..." J'ai envie de pleurer, je sens les larmes à fleur de peau. Les premières depuis.... Libératrices. C'est à lui de me serrer contre lui. Il me serre si fort que j'ai presque mal. Je sens tout son corps battre, je sais qu'il a peur, il me serre si fort. Je ferme les yeux et je sais. Que c'est ma place. Je le sais mais j'veux pas l'admettre, ça fait trop peur et ça risque de faire trop mal. On parle des heures encore, il m'invite au cinéma, on regarde Wolverine, il passe son bras autour de moi et je suis en sécurité. Je le sens, je le sais, mais non, je ne peux pas l'admettre.

Au moment où il murmure "je crois que je t'Aime toujours...", je secoue la tête très fort, chut, non, ne dis pas ça. Il bloque ma tête sous son cou, puis, quand j'arrête de bouge, il embrasse mon crâne. Putain ce que je suis bien, à ma place.

Plus tard, on sort du cinéma, il est tard, on a envie de dormir ensemble. C'est moi qui le lui dis. "J'ai envie de dormir comme ça contre toi.". Il me serre à m'étouffer quand il accepte. Il a "l'impression de rêver, c'est trop beau, Cécile, c'est Toi. J'étais vraiment trop con". Dans le rer, on discute, il serre mes doigts, me regarde profondément, je suis scannée. Je le laisse faire mais je fuis un peu ses yeux; c'est inadmissible.

A la maison, Pépito lui fait une fête d'enfer, il est heureux c'est indéniable, M. le caresse et joue avec lui, l'embrasse en faisant comme s'il n'était pas ému et je sais que c'est pas vrai. Je suis bien. J'ai peur, ça me paralyse le ventre mais. Je vais sous la douche pendant qu'il grignote; je n'ai pas faim.

On s'allonge, ses mains parcourent mon dos, mon tatouage, la base de mes cheveux, il sait comment m'apaiser, il veut me rassurer. Et quand plus tard, ma tête sur son torse, mes mains écoutant son cœur, son bras autour de moi et sa main sur ma nuque, quand à ce moment il chuchote, osant à peine y croire, "ma p'tite ma femme..." je sais que j'ai perdu. Le sentiment de plénitude qui m'envahit, le bien-être comme avec personne d'autre, je sais que même si je nie, c'est Lui.

Je dors comme un bébé, "comme un Ange", contre lui. Je cauchemarde, je crie à un moment, et ses bras se resserrent, cherche mes creux et m'entoure. Il dit "je suis là", dans son sommeil; et on se rendort. Il n'en garde aucun souvenir; moi, je m'en souviens. Un réveil dans une nuit de cinq heures, c'est tellement mieux que d'habitude.

Au matin, il faut bien retourner à la réalité et à la crèche. Heureusement que je ne travaillais qu'une demie journée le jeudi et qu'ensuite, je partais en week-end à la campagne, loin du monde...

Ecrit par Kyrah, le Jeudi 14 Mai 2009, 22:07 dans la rubrique "Actualités".

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