Un temps pour tout.
C'est décidé, je me pose et je raconte, je me lance.
Il y a quelques semaines, ma belle-soeur nous a proposé quelque chose de fou.
Son mari haut placé dans une mairie de banlieue peut bénéficier d'une villa en maison de fonction. Avec place en école privée pour les enfants, salaire de folie, aucune charge liée à la maison. En échange de sa disponibilité permanente, encore pire qu'actuellement.
Elle nous a donc proposé de louer sa maison actuelle, au même prix que mon appart', pendant les trois ans de leur habitation dans la villa, avec probabilité d'achat à la fin, puisqu'ils pensent acheter plus grand s'ils ne peuvent pas garder la villa de fonction.
MAIS. Son mari a également en vue une place dans une autre mairie, plus grande, où il gèrerait des évènements qui l'attirent plus, avec le même salaire mais beaucoup moins de prises de tête, et surtout, ça le laisserait plus disponible pour sa famille, puisque cette mairie là n'exige pas les mêmes temps de présence et de garde. Il pourrait donc poser son blackberry les soirs, vacances et week-ends.
Pour eux, la deuxième solution est la mieux, mais alors, ils garderaient leur maison, et moi mon appart', et mon homme passerait sa dernière année de fac chez ses parents, donc loin de moi chaque nuit, même quand j'ai besoin de lui.
Et puis, dès que sa sœur nous a parlé de cette opportunité, notre cerveau s'est emballé, on a forcément tout repenser, tout redécorer, tout imaginer, on a forcément songer à la vie à deux pour de bon, enfin, à être ensemble, ensemble, ensemble. On est tellement bien ensemble, tu vois.
On savait qu'il y avait un risque que ça ne se fasse pas, on connaît son beau-frère et tout ça, on le savait mais on a pas pu s'empêcher d'y croire, et maintenant, son beau-frère a rendez-vous sur rendez-vous, et moi je sais pas dans quel sens croiser mes doigts, être égoiste ou altruiste, je sais pas et je culpabilise, mais putain ce que j'aimerais.
Me dire que cet été on emménagerait, une maison pour nous, un jardin, rentrer du taff et avoir mon amoureux, rentrer de soirée et avoir mon amoureux, avoir des soirées seule, mais que notre toit soit à nous deux.
Depuis, je rationalise, mes pieds ont retouchés terre, j'ai arrêté de regarder les cuisines chez L*roy M*rlin, et les meubles d'Ik*a, j'essaie de ne pas rêver.
On a regardé l'immobilier pour l'année prochaine, quand il aura un CDI et qu'on pourra acheter. Mais c'est lointain, alors mon cerveau ne s'emballe pas.
A part ça, je rêve de vacances et de soleil, de chaleur, de ne plus prendre de manteau le matin, de sortir le midi. Je rêve de changer de crèche (mais forcément, j'attends une réponse définitive pour la maison).
Je rêve de.
Et la vie suit son cours, et je prends un million de photos, je les trie et je suis fière de moi, le dernier objectif que je me suis offert est absolument magique, mes portraits sont lumineux et presque vivants.
Et on cuisine, demain on teste le poulet beurre aussi bon qu'au R*wal, en tout cas on l'espère.
J'ai eu mille fois envie d'écrire, mais à chaque fois j'ai repoussé.
Parce qu'à chaque fois qu'on me demande ce que je veux pour mon anniversaire (et en ce moment ça arrive souvent), je pense que je veux ma Milie.
Parce que j'ai eu beaucoup de peurs et de doutes à l'idée de m'installer avec mon LB, même si je l'aime plus que tout, même si je crois que c'est Lui, justement parce que je le crois et que c'est flippant, un peu.
Parce que ma crèche c'est n'importe quoi et que j'ai pas envie d'aller bosser, que ça me saoule.
Parce que j'ai envie de parler de cette dernière pleine lune qui m'en a mis plein la vue, mais qu'aucun mot ne serait à la hauteur.
Ecrit par Kyrah, le Samedi 19 Février 2011, 21:54 dans la rubrique "Actualités".