Easy as a kiss we'll find an answer ...

Milie

Le mois de janvier file à toute vitesse, comme à chaque fois. Ca fait une semaine que je ne vais pas au travail, et j'en profite. La position assise m'est interdite, je dois bouger, alors je sors, entre les boutiques et l'extérieur, j'erre avec des buts plus ou moins définis.

J'ai effacé tout un article sur ma Milie, sur la force de l'amitié et sur tout ce qu'elle me manque depuis. Je me rappelle juste de l'appel de ses parents, pour me dire l'accident et la difficulté de rapatrier son corps. J'me rappelle nos sorties d'avant, comment République c'était beau et lumineux quand elle était là. J'me rappelle les discothèques, endroit détesté avant d'y aller ensemble. J'me rappelle comment elle pouvait me redonner le sourire en m'attendant dans l'amphi avec un café noir trop sucré; et comment on profitait des vendeurs des starbucks St Michel. J'me rappelle le jardin du Luxembourg et ce gardien particulièrement c*n, les rires des enfants et la bataille de boules de neige. J'me rappelle les cours séchés, la bibliothèque, nos fous rires aux mauvais endroits, aux mauvais moments, j'me rappelle de nos profs et de leurs manies, des bâtons qu'on alignait sur une feuille à chaque tic. J'me rappelle et alors les larmes montent tellement vite dans mes yeux.
Je suis pas douée pour l'amitié, parce que j'ai peur de me dévoiler, parce que j'écoute, je solutionne mais je ne m'ouvre pas, j'suis pas douée pour l'amitié parce que je sais pas garder contact tout simplement, parce que parfois y'a le tourbillon de la vie qui m'emporte, et je sais pas si j'peux prendre des gens avec moi.
Milie elle avait forcé toutes les portes, du premier contact à la cafétéria, devant mon 8ième café de la matinée, de la suite en amphi "nan mais si on veut lire son livre, on a pas besoin de le faire à 7h30 en amphi, il rigole?!" exclamé en même temps. De la suite encore, de plus en plus de temps ensemble et de moins en moins séparées. De ses frasques sentimentales, parce qu'elle ne voulait plus jamais souffrir, après être tombée deux fois de suite sur des connards qui ont brisé son coeur. Des soirées à boire trop, mais l'alcool gai, et chanter dans Paris, chanter que la vie est belle, que les hommes elle s'en fout. Puis l'évolution de la vie, le contact jamais perdu en 6ans, elle a su dans mes yeux dès la première fois que j'ai parlé, à demi mot, de LB, elle a vu l'étincelle avant que j'en sois consciente. Et son Raphaël, le pousser à persévérer parce qu'ils étaient faits pour être ensemble, ça crevait les yeux mais Milie avait trop peur. Et il a persévéré et il a eu raison, et même s'ils sont morts, au moins ils sont restés ensemble.
Milie, elle s'en est complètement foutue quand j'pouvais pas encore sortir autant sur Paris, elle m'a dit "oh ben c'est rien, le cours de Litté il est tout pourri, on a qu'à sortir à ce moment là !", et on a rit, beaucoup.
On a rit et on a dépassé nos propres limites; moi avec ma timidité, elle avec sa carapace blindée.

Et j'me demande si j'aurais à nouveau la chance de rencontrer quelqu'un comme elle, et surtout, d'arriver à recréer des liens aussi forts. Ou même, à moitié moins fort. Une amie, toujours là pour moi et pour qui je serais toujours là. Peu importe les aléas de la vie et la distance. Avec qui les blancs au téléphone sont de la conversation.

Et finalement, l'article, je l'ai réécris en entier, parce que. Elle le mérite.

Ecrit par Kyrah, le Mardi 18 Janvier 2011, 16:38 dans la rubrique "Actualités".

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