Rouen
--> Rattrapage.
On commence par le début, je me suis arrêtée au départ de Rouen. On a eu un week-end magnifique. On s'est ébloui sur la route, les petits villages, le jardin avec tous les buissons taillés différemment, les immenses maisons une peu perdues. On a rit, on est heureux tous les deux, le trajet pourrait être de mille heures, on s'en fou.
Puis on arrive, centre ville de Rouen, on trouve une place tout de suite, à deux pas de la cathédrale, et on se promène, on a visité St Barthélémy, même qu'on a vu notre future maison, en plein sur la place, avec une terrasse immense, et puis on est passé à une église plus excentrée, , très vide, très claire et très jolie, même que je prends les marches et la bibliothèque, et puis l'orgue. Et puis la cathédrale, et cette vieille dame qui nous trouve beaux, qui dit qu'on respire le bonheur, une plénitude très spéciale, qui nous demande nos prénoms et s'en va prier pour nous, et nos sourires. J'aime les églises en temps qu'édifices, mais je n'y ai jamais rencontré dieu, et tant pis. Les vitraux, l'odeur, l'ambiance particulière. Ca m'émerveille, et mon LB sourit tout grand devant mes yeux immenses.
On a déjeuné une crêpe, forcément. Et le serveur était drôle, il nous trouvait sympathiques, et on a rit, j'étais mal à l'aise en entendant d'autres couples se disputer, mais quand LB a capté mon inquiétude, il a dit "mais c'est pas nous, tu sais, ça arrive que les autres se séparent et ne s'aiment plus". Et sa façon de dire "les autres", de nous placer autre part, ça m'a fait décoller jusqu'au delà du ciel.
En dessert, on voulait une glace à l'italienne, et avoir parcouru une centaine de rues et de ruelles, après avoir longer des maisons penchées, après un long baiser dans une impasse trop romantique pour rater ça, après avoir fait une boutique de vaisselle ( ) qui m'a fait rêver (comment des couverts peuvent-ils coûter si cher?!), après avoir errer encore et encore, on s'est rendu à l'évidence : nous n'avons vu aucun vendeur de glaces à l'italienne dans le centre ville de Rouen. Un Games Workshop, mais pas de glace.
Et puis, un appel de sa mère à 16h, limite paniqué pour savoir où on est "euh, ben à Rouen, on a rendez-vous qu'à 17h et on est à 5min..." "oui mais j'ai besoin de la valise des enfants TOUT DE SUITE !!". Ok... Des fois, faut pas chercher à comprendre, et de toute façon, on s'était beaucoup promenés, on arrive à l'hôtel tranquillement, les bras plein de valises "ah bah, ça fait longtemps que vous êtes là?!!!" "oui oui, plus d'une heure et on se promène toujours avec les valises... ben non, on vient d'arriver Maman -_- ". Bref. On lui laisse les valises, les enfants, et on s'endort une demie heure, dernière demie heure de calme de la soirée en fait. Je me réveille ultra reposée dans ses bras, comme si cette demie heure avait duré une nuit, et son premier sourire inclu un "oh lala mais t'es magnifique, c'est même pas croyable", et je souris, j'peux pas m'en empêcher quand il est comme ça. Et puis je file sous la douche, avant d'enfiler une robe, et des bottines, et de discipliner mes cheveux. Et les bijoux en touche finale. Les compliments de mon neveu et ma nièce ont été les plus touchants, y compris le "Tata, tu devrais toujours être comme ça ! On dirait une princesse." "ben ui hein, t'es bête ou quoi? moi je le sais depuis longtemps que Tonton c'est le prince de Tata, ça se voit d'abord!". Et la mini dispute d'enfants qui s'est réglée par un combat de chatouilles bisous où c'est moi qui ai gagné, parce que "Tata elle est trop forte".
Et aussi; le chemin jusqu'à la salle, et ça valait le détour. Le détour, c'est le mot juste. Pour aller à une salle se trouvant à 5 minutes de l'hôtel, nous avons mis presqu'une demie heure, en suivant le GPS du papa de LB. Et on a rit dans notre voiture, en les suivant, parce qu'on imaginait sa mère gueuler sur son père, et leur humeur en arrivant, et sa main sur la mienne avait l'air de dire "mais eux non plus, c'est pas nous", parce que nous quand on se perd, on rit, et on s'arrête sur la place d'un village, et une gentille dame vient nous donner la route, et parce que quand on se perd, on visite et on se retrouve, et aussi parce que quand on se perd, on est pas perdu, puisqu'on est ensemble.
On arrive enfin à la salle, et je cesse de rire, parce que l'ambiance n'est pas aux rires. Mais à peine sa mère loin des yeux, mon sourire reprend le dessus, je me sens bien.
Les gens arrivent petit à petit, c'est l'anniversaire de la mère du mari de la soeur de LB; alors les invités sont plutôt vieux, autour des 60ans. Je parle un peu avec tout le monde, et c'est rigolo, parce que d'office, tout le monde nous appelle "les amoureux". Nous sommes un tout.
On joue au foot avec les enfants, on joue au papa et à la maman avec "notre" petite nièce, on va dans l'herbe pleine de marguerites/paquerettes (?) et il m'en fait une couronne : "veux tu être ma reine?"; on fait des photos et on rit beaucoup. Pour aller dans l'herbe mouillée, j'ai quitté mes bottines pour ses immenses vieilles chaussures, et les gens qu'on croise sourient en voyant mes pieds, et nous on s'en fout complètement. J'ai des pieds de clown.
Les animations commencent, l'apéro, tout ça, et puis nous, on excelle à trouver qui chante et quelle chanson, même si c'est pas des chansons de notre époque, alors on se fait remarquer, et puis LB prend le micro et chante Stewball, et je repense à une soirée Time's up, et puis je le vois comme ça pour la première voix, et je le trouve absolument parfait. Et ça dégouline de guimauve, et je m'en moque, la guimauve c'est trop bon.
Et puis je me retrouve à chanter Aznavour, et je déteste avoir un micro, bien sûr je connais les paroles, mais je peux pas, y'a un public âgé de plus d'un an de moyenne !
Dans la soirée, je surprends ses regards, et je me sens belle et aimée. Je suis en discussion animée sur la littérature, et puis la philosophie, ensuite la médecine, et de l'autre oreille j'entends "ui, elle est drôlement cultivée, et c'est très interessant", et je rougis, parce que je discute, c'est tout, je ne cherchais à impressionner personne.
Lorsqu'on danse, une valse très approximative, puis un zouk tout d'abord timide puis endiablé, on entend aussi; qu'on est beaux tout les deux, que ça fait plaisir de voir des gens qui s'aiment, qu'on a l'air très proche, très complice, et bien sûr c'est vrai, bien sûr, je le sais, mais de l'entendre, ça me surprend toujours; et ça met du baume au coeur, parce que si les autres aussi le voit; c'est que je ne rêve pas.
L'amour est palpable.
Et ça nous arrive au quotidien, au cinéma, et l'autre fois à un feu rouge dans la voiture, dans le 93; une bande de jeunes qui passe à côté de nous pendant un bisou (ça sert à quoi sinon, les feux rouges?!), klaxonne et nous dit en riant "ouhouhouhou les amoureux ! c'est beauuuuuu" et c'était con, mais n'empêche, on a sourit. Et aussi au bowling, au restaurant, tout partout.
L'amour a une aura particulière.
Passées 3h du matin, on commençait à être crevés; mais personne n'avait l'air décidé à aller se coucher. Heureusement, notre neveu nous a sauvés, parce qu'il était KO et qu'il dormait dans notre chambre, donc voilà. 4H, à peine déshabillés, on dort. Parce que le lendemain, c'est sensé recommencer. 8h, réveil brutal par les femmes de ménage et leurs aspirateurs créés spécialement pour taper dans les portes avec un bruit insensé. 10h, réveil brutal par notre nièce, envoyée par sa mamie, la mère de LB pour nous réveiller (alors que c'était totalement inutile avant midi, vu qu'on avait la chambre jusque là et qu'on avait rendez vous à 12h30 à la salle. Je suis de mauvaise humeur et quand en plus elle a le culot de dire "c'est pas moi c'est" (son mari), j'ai envie de l'étrangler et ça se voit dans mes yeux. Je mets plus de deux heures à émerger, LB est claqué aussi, youpi.
Les gens reviennent petit à petit, on mange, on discute, on joue avec les enfants, on aide à ranger, et puis on part tranquillement, parce qu'on a des villages à visiter au retour.
Au retour, on passe uniquement par des petites routes qu'on a pas prises à l'aller, on s'arrête sur des ponts, des falaises, des grandes places, on se ballade très tranquillement, et puis au bout d'un moment, on arrive chez lui. Pour trouver ses parents de très mauvaise humeur, arrivés depuis moins de 5minutes (et partis en même temps que nous), rageant contre la nationale et un feu déréglé. On sourit à tout ça, et, sans même ôter un vêtement (en plus, j'étais déjà nu pieds), je monte dans son lit et m'écroule. Il est à peu près 19h30 et j'ai dormi jusqu'à 22h, un petit réveil, et puis un énorme dodo jusqu'au matin, puisqu'il fallait partir travailler.
En bref, c'était un week-end magnifique.
Ecrit par Kyrah, le Vendredi 1 Octobre 2010, 14:52 dans la rubrique "Actualités".