[ mauvais ]

--> instant volé.

Là tout de suite.
Assise en tailleur, comme d'habitude. Enfouie dans une de ses trop grande veste, mauvaise habitude.

Je laisse les larmes monter, j'aurais juste besoin qu'elles roulent sur mes joues. Oh, tout va bien. Une petite conne [ = fille très gentille, pas très belle mais plutôt jolie, avec qui LB aimait bien parler pendant son premier semestre ], un texto un peu trop gentil [ = rien de spécial, mais j'avais pas envie qu'elle lui parle, lui écrire, pense à lui, le revoit; si elle pouvait disparaître, ce serait parfait ]. Tout va bien, parce que mes crochets suffisent à établir que j'm'en fous.

J'ai peur comme ça m'est pas arrivé depuis très longtemps. Ma grand-mère, c'était une certitude, l'ordre des choses. L'âge. Ma mère, c'était bizarre, le coma, ça ne compte pas; elle est toujours là.

Mais Milie. Ca se peut pas hein. Putain mais pourquoi personne peut me serrer fort et elle m'appellerait, j'la traiterais de pétasse, je l'insulterais de mille et un noms d'oiseau, de vache et même de cochon d'Inde, et j'entendrais sa voix, me raconter leur road trip et son Raphaël, qu'elle aime. Et qui l'aime. Et elle serait belle la vie. Je veux juste entendre sa voix. Lire ses mots. Que son portable sonne quand je l'appelle. Recevoir un accusé réception. Je veux juste sentir sa présence. Comme d'habitude. Je veux ne jamais avoir perdu ce lien.

Alors moi, en tailleur, dans sa grande veste rouge, capuche sur la tête, oreiller sur les genoux. Une larme qui roule, les autres qui restent bloquées. Bloquées pour l'infime partie qui nie. Après tout, je ne sais pas, j'ai simplement pas de nouvelles. Mais ça se saurait, si ce putain de proverbe de merde, pas de nouvelle, bonne nouvelle, il était vrai.

Life's a fucking bitch. Et de toute façon, les Etats-Unis, c'était une idée à la noix, Paris c'était mieux, place de la République, le musicien place St Michel, les sorties en boîte, dans les bars, et les verres offerts, pour le nombre de rencards annulés; plantés; on était horrible mais on riait. J'ai pas envie d'écrire tout ça, parce que c'est funeste, et j'ai pas envie d'être funeste, parce que d'un instant à l'autre, évidemment, elle va m'écrire ou m'appeler, s'excuser, me dire que le Texas c'est trop marrant, y'a des cow-boy, et elle aura fait du rodéo, et son portable aurait été écrabouillé et celui de son homme aussi, et du coup ben elle pouvait pas m'appeler avant.

Évidemment, je ne veux pas qu'il y ait d'autre solution.

Ecrit par Kyrah, le Jeudi 3 Juin 2010, 23:25 dans la rubrique "Actualités".

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