J'aurais envie de sourire, j'le promet. Envie de savourer, de profiter des moments blotties dans des bras. J'ai envie de trouver assez de force pour me réconforter comme je réconforte les autres. J'ai envie de contrôler les mouvements de mon estomac. Mais voilà. Les draps sur les vitres de la chambre de Naoufel. La maman en larme, son visage défait. On attend. La décision est prise, on attend. Il y a toute la famille. On garde la tête haute, et dès qu'on a un instant, on s'enferme. On fait toutes pareil. Mes larmes ne sortent pas, elles menacent de jaillir avec la maman, mais elles ne sortent pas quand je suis enfermée.Je respire mal, impossible de prendre une inspiration. Mais je me calme quand même, je ressors. Je leur donne tout ce que j'ai. Je suis vidée. Mais le peu que j'ai pu faire, c'est déjà ça. Charline et Céline sont en larmes aussi, elles donnent tout. A nous trois, peut-être qu'on fait un peu de bien. 25 jours de vie, 18jours qu'on s'en occupe. Toutes les trois.
En partant, ma tête sur le volant. Je crois que j'ai crié. Je suis pas sûre. Ensuite, j'ai mis la musique pour crier n'importe quoi. Faire genre ma tête est vide. Ma voiture connaît le chemin pour la maison, heureusement.
Dans la vie, je souris. C'est juste à fleur de peau, un peu brisé, en miettes. Mais mon sourire, il va bien. Si tu regardes mes yeux, c'est une autre histoire. Et dans ma tête, en boucle il y a "et demain midi?". Putain, j'vais faire quoi s'il est pas là? S'il est encore là? J'ai mal au ventre.
Tu m'étonnes que je dormes pas.
Ecrit par Kyrah, le Mardi 31 Mars 2009, 22:03 dans la rubrique "Actualités".