Avec bandes son.
J'voudrais écrire ses yeux quand je suis apparue, jupe noire, débardeur blanc, haut rouge, escarpins et ongles vernis. Parce que franchement, ça valait le détour, dans le genre langue pendante du loup de tex avery, et y'avait de quoi m'insuffler un bon brin de confiance en moi.
J'voudrais écrire la foire du trône déserte, et nos rires entremêlés, nos cris, jamais d'horreur, juste le plaisir de l'adrénaline qui monte, qui explose. Notre agacement dans les bouchons, mais l'échange d'un baiser, la radio à fond, rire des gens, du paysage, la vie est belle, ça roule pas mais on est en vacances, tu vois.
J'voudrais écrire nos coups de soleil, notre bronzage, notre futur week end, les tenues que j'achète mais que je n'ose pas encore; son regard qui change. Ma façon de voir son regard quii change, peut-être. Je ne suis pas objective, je ne sais pas.
Une musique, en boucle dans ma tête, depuis des mois entiers. Non, pas la Java bleue, la java la plus belle... Ni même Capri, c'est fini. Nan, celles ci passent et repassent, l'autre stagne, depus des mois. Je ne sais pas, comment te dire, j'aurais peur de tout foutre en l'air, ne plus détruire, un tas d'idées à mettre au clair, ne plus en entendre, mais j'ai toujours laissé derrière, mes sentiments...
Je voudrais écrire ma future cuisine, d'ici la semaine prochaine, mais ça me fait penser que je n'ai même pas pris de photos de mon mur redécoré.
Je voudrais écrire les films vus dans ses bras, les musiques qui marquent les instants, écrire que j'ai tout oublié, quand je l'ai oublié, écrire qu'à chaque fois j'ai l'impression que c'est une première fois, écrire que je crois que ça peut durer longtemps, écrire le futur qu'on voit tous les deux, ensemble.
Je voudrais écrire la boîte et l'album qui se remplissent, très doucement, parce que je fais attention. Je voudrais écrire les photos que je trie, que je retouche parfois. Je voudrais pouvoir dire que ça lui plait, mais il faudrait que j'ai eu le cran de lui en parler, de lui montrer, et ce n'est pas le cas.
Je voudrais écrire la semaine qu'on a prévu de passer ensemble, le peu de moments séparés, la multitude de nuits dans ses bras, et mes projets par centaine.
Mais.
Mais.
Mais.
mais.
Mais il faudrait pouvoir oublier les larmes comme un noeud au fond de la gorge, putain, si tu savais. Si ça sortait, ce ne serait plus là, ou moins, ou, je sais pas. Si ça pouvait sortir, j'aurais un calin, et viens, on en parle plus.
Cap?
Mais putain, j'suis même pas cap'.
J'ai tout. Un travail, un chez moi, même plusieurs chez moi, un virtuel, un réel, la maison de mon enfance, mon imaginaire. Un homme, totalement fabuleux, avec des défauts et un million de qualités. Mon chat. Une famille. A peu près. Des projets, un minimum de thunes et des ami(e)s.
Mais.
Sauf.
J'ai comme envie de tourner le gaz comme envie d'me faire sauter les plombs, comme envie d't'expliquer comme ça, que ton indifférence elle ne me touche pas.
Même pas cap', d'analyser ce qui me ronge. Enfin. Même pas cap' d'en parler, et pourtant, y'a pas les personnes concernées qui lisent. Et pourtant, je suis seule ici, alors je pourrais. Si j'suis pas cap' là, je me libèrerais quand?
Parfois, les gens craquent à retardement. Et moi, quand-est-ce que j'explose? Parce qu'imploser, je sais faire. Intérioriser, niquel. M'exprimer? Une boule de vérité? Je sais pas. J'suis même pas sûre de reconnaître ce qu'il y a sous ma carapace. J'suis même pas sûre d'exister encore entièrement.
Et sous la carapace, il m'aimerait? Il viendrait avec moi?
Et tout ira bien?
Alors, voilà.
Je rêve d'une dizaine de posts à l'eau de rose, parce que ma vie est guimauve depuis quelques mois, et que c'est drôlement bon. Et aussi parce qu'en toute objectivité, c'est ce qui prime. Ce qui domine.
Mais.
Je suis capable d'écrire le mauvais bien plus que le bon. Et de m'en souvenir, d'en être imprégnée.
En fait, simplement, je crois que.
Ce qui cloche chez moi, c'est que mon coeur est à toi.
Ecrit par Kyrah, le Mardi 25 Mai 2010, 23:38 dans la rubrique "Actualités".