12 mois.
Un an.
Pas encore officiellement entier, mais c'est bon ce qu'on s'en fout.
J'ai eu tellement peur, le ventre tellement noué, j'en ai vomi en arrivant chez lui, il m'a dit "je suis désolé, je suis pas prêt, c'est pas comme je voudrais, tu peux attendre encore genre 10minutes?" J'ai attendu, sous la douche, j'ai enfilé cette jupe marron qu'il aime tant, un débardeur blanc, j'avais trop chaud de stress.
J'avais fini le midi moi; au Starbucks, devant le sourire bienveillant d'un serveur.
Une lettre d'amour et la destination d'un week-end en suite dans un château; avec des visites au choix selon nos envies, et puis un programme pour les deux nuits en amoureux loin de tout. Sans description du programme, évidemment, histoire de laisser son imagination carburer.
Du papier mauve, un stylo noir, une écriture la plus belle possible, une enveloppe faite maison, un peu d'humour, énormément d'amour.
Je voulais que ça lui plaise, qu'il soit ému, qu'il ressente mes sentiments.
Et puis il m'a bandé les yeux, il avait les mains tremblantes, la peur de me décevoir lui aussi, mais c'est même pas envisageable.
Dans sa chambre, au plafond, il y avait le dragon de Dragon. Celui que je voulais au cinéma; parce qu'il a une bouille à craquer. Accrochée à la gueule du dragon; une bague. J'ai même pas osé la décrocher en fait, parce que même si je savais qu'il connaissait mon attirance pour une bague; j'me disais qu'il attendrait d'être prêt, d'être sûr, de vouloir vivre sa vie avec moi. J'avais pas envie d'une bague pour satisfaire mon envie de bague et habiller ma main gauche. Mais ensuite, y'a eu sa déclaration, ses yeux trop brillants et trop verts; et ça y'est c'est tout mielleux et tant pis, j'peux pas faire autrement. Ensuite il l'a décrochée, et il a pris ma main, il m'a dit juste "je t'aime, j'voudrais que tu saches à quel point c'est puissant"; et puis j'me suis blottie contre lui, et puis on avait l'air cons, sous un dragon, au milieu de sa chambre, et puis on était bien.
Il a lu mes mots et il a sourit, il était ému et heureux lui aussi; heureux de nous deux en fait; je sais pas. On a hâte du week-end, mais il faut attendre que mes vacances soient accordées; la galère.
On a fini au cinéma, devant "the town", moi toujours blottie dans ses bras, et puis devant cette histoire d'amour, on a sourit aux mêmes moments, je le sais, j'épiais ses lèvres en me retenant de les dévorer. Les séances du mardi soir sont désertes, et c'est un peu comme si le monde était à nous.
En rentrant à la maison, il y avait tous les travaux sur la route, ça ne nous a pas trop rallongés, mais quand on voyait les gens s'ennuyer ou se disputer dans les voitures, on se sentait à part. Ça fait longtemps qu'on a pas croisé un couple heureux.
Ensuite, c'était drôle ce week-end, parce qu'on a joué à deviner les gens. Il a abandonné l'idée de rationalité, normalité et raisonnement scientifique avec moi; et c'est trop bon. Je ne m'empêche plus d'être bizarre, d'être moi. Et ça l'effraie un peu, mais c'est pas grave, puisqu'il m'aime et que je suis douce. On à donc joué, et puis il est doué. On a même fait quelques tests avec des bébés, mais il a trop peur de mal faire, et c'est mignon tout plein. Ce qui est marrant, c'est qu'on ne met pas vraiment de mots sur tout ça.
Vendredi soir, on a été à la patinoire avec ses amis de fac. Enfin ses potes, plutôt. Et R., depuis la soirée en discothèque (qui était quand même son anniversaire, on lui avait même fait un muffin avec une bougie, juste LB et moi, et il était touché; c'était mignon aussi.); il lui a dit qu'on était très chouette à voir; que c'était un vrai tombeur et qu'on avait l'air accro. Et S. et G., ils ont dit qu'il avait de la chance, que ça sentait le bonheur. Et à la patinoire, j'ai parlé avec tout ce petit monde, à tour de rôle un peu, et chacun s'est confié à moi; et c'était bien. R. m'a explosé le tibia au bout d'une demie heure, donc j'ai passé un certain temps dans les gradins, mais je ne me suis pas ennuyée une seule minute. LB est beau quand il fait du sport, parce qu'il a des facilités dans tous. Et quand il veut m'impressionner, c'est très touchant. Et ça marche. Hop, encore un peu de mièvrerie? Enfin bref, maintenant je les connais mieux, j'ai appris que LB parle souvent de moi à la fac, qu'ils avaient hâte de me rencontrer. Je suis contente d'exister, d'être la bienvenue parmi eux, je suis contente qu'il s'en moque de ma passion pour les livres et de mes diplômes; je suis contente qu'ils me voient comme la copine de LB, et comme une fille intéressante.
Je me sens douce, calme et en paix.
Je sais pourquoi; et ça fait un bien infini.
J'ai évacué un maximum de colère sans blesser personne.
J'ai dit les choses importantes.
J'ai cru ce qu'on m'a dit.
J'ai retrouvé mes mots.
Je sais.
Ecrit par Kyrah, le Dimanche 3 Octobre 2010, 01:08 dans la rubrique "Actualités".
Commentaires
aphone
03-10-10 à 15:02
J'aime ce récit ! C'est trop cool quand tu écris beaucoup ! =)
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Re:
Kyrah
04-10-10 à 18:33
Je préfère aussi ça à mes pages blanches, ça fait du bien !
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