Viens, on saute!
--> Je compte jusqu'à deux.
Faut que j'arrête de faire deux articles par jour. Surtout ceux d'une phrase ou deux. Ca blinde mes archives de vide.
Bref.
Je recule pour mieux sauter, j'ai besoin d'écrire.
Maintenant que je connais certains d'entre vous, que j'peux voir vos yeux, vos mimiques, maintenant que j'communique avec certains par mails/textos encore plus qu'avant, j'dois dire que j'appréhende un peu le moment de me livrer. Comme si vous faisiez partie de mon quotidien. Ca passera, c'est un peu trop frais, mais ma vie va trop vite, j'suis pas sûre de suivre et les mots posés me font trop de bien pour que j'arrête.
Le mercredi soir avec LB, on va au ciné. J'l'ai déjà dit. LB a une grande soeur, qu'il aime beaucoup.
Oui, cet article va encore parler de LB. Parce qu'il est au centre de ma putain de vie, ma putain de trop belle vie, depuis un moment. Parce qu'à force de tout nier, ben la vérité elle vient, brusque et douce à la fois, elle s'impose à moi, il s'impose à moi. Parce que quand je dis "ça peut pas parce que c'est LB quoi!", j'entends de plus en plus de "et alors? Concrètement, pourquoi ça pourrait pas?". Enfin bref. LB, LB, LB, LB.
Pour sa famille, il est célibataire depuis trop longtemps (c'est vrai, avant moi il a eu une histoire sérieuse vers 16ans, puis des ptites histoires, mais en gros, rien. rien depuis 7ans quoi.); limite il est forcément gay, bref, ça c'est sa famille. Pour sa soeur, c'est clair qu'il voit quelqu'un depuis un moment, parce qu'il est plus joyeux, plus rêveur, beaucoup moins souvent chez ses parents. Sa soeur a presque 30ans, des enfants, un mari, une maison, tout ça. Ils sont proches, à leur façon. Mercredi, à 13h23, jme connecte sur internet (merci mon téléphone), et LB m'écrit "on voit ma soeur ce soir?". Euh. Ok. Let's go. J'souris, c'est un peu une blague, j'suis même pas sûre de porter mon vrai prénom, après tout, il ne présente JAMAIS personne. Arrivée à la gare. Merde, il blaguait pas, on va chez sa soeur. Je porte mon vieux jean préféré, celui tout niqué en bas, et trop grand, un pull blanc et j'suis maquillée vite fait, depuis ce matin. Ok. On respire. Il est hyper tendu, je souris.
"_Bonjour!
_ euuuh bonjour
_ re-bonjour, bah voilà, j'te présente Cécile...
_ oh ! ravie de te rencontrer! alors c'est ta copine? et son vrai prénom?!
_ oui oui.
_ euuuuuh ui. moi aussi jsuis ravie euh ben, d'être là"
ok. Bon bah, c'est cool, j'ai pas besoin de mentir, sur rien.
"_vous restez pour diner, jsuis toute seule ce soir?!
_ euh ben c'est à dire queeeee....
_ Cécile mange environ une fois tous les trois jours, mais avec du Nespresso, on reste diner :) "
euh ok. Bon. Bah. C'est cool, j'ai pas besoin de mentir. Sur rien.
Je suis rouge et terriblement gênée, heureusement, sa soeur est adorable, sa petite fille de 3mois m'adore dès le premier regard, le café est délicieux et LB a des yeux tellement doux, mais il est en même temps tellement tendu que. Que ça passe. J'bois beaucoup de café, je dîne une bouchée de tarte à la tomate, on passe deux heures agréables, qui passent vite. La discussion est fluide, d'un sujet à l'autre. Coup de fil de son mari, j'entends "oui, il est venue avec sa chérie! elle est adorable! belle, blooonde, de magnifiques yeux, et intelligente!" je rougis épouvantablement, et j'ose "enfin ça c'est ce que tu dis pendant que je suis là....", elle rit, LB aussi, je sais que nan. Le feeling passe bien parce que. LB est bien.
Ok.
Y'a la séance de 20h50 qui nous attend, ou plutôt qui ne nous attendra pas, on y va, tranquille. Elle me dit "en tout cas, t'es la bienvenue, j'suis très contente et flattée de te connaître". Moi aussi.
Sur le trajet jusqu'au ciné, on ne parle presque pas, mais sa main ne quitte la mienne que pour passer les vitesses.
20h30, on entre dans la salle, Shutter Island, forcément la salle sera blindée, on prend comme d'hab', deux places tout en haut sur le côté. On a l'habitude du droit, mais il n'y a que le gauche de libre, c'est pas grave. Il m'embrasse, un baiser à vous faire fondre direct, à le violer sur place, enfin lui faire l'amour, il serait consentant. Je tremble, en fait le stress de cette première fois, cette première et importante rencontre qui s'en va. Je me sens bien. Incroyablement bien.
20h40, publicités, on les connaît par cœur, on rit, on se tait, nos yeux savent se parler.
Je repense à sa sœur qui me dit que pour elle, la passion a toujours duré trois ans. Et que depuis, elle aime très fort son mari, mais ce n'est plus passionnel. J'sais pas si je saurais faire sans ça. J'dois avoir les yeux un peu troubles parce qu'il me serre fort, comme s'il lisait mes pensées. Il les chasse, je suis à nouveau parfaitement bien.
20h50 et des poussières. Début des bandes annonces. Il a le cœur qui bat trop vite, je lui demande si ça va. Les yeux troubles, plein d'émotions mais j'sais pas lesquelles, j'ai trop peur de pouvoir deviner. J'me blotti dans son cou, mais il refuse ma fuite. Il me demande si j'me rappelle rien de ma nuit de cauchemars; je dis "jt'ai demandé de jamais partir, nan?" il dit oui, mais "rien d'autre?" "nan". J'lui ai demandé pourquoi il était là. Bien sûr, dans mon cauchemar, le "là" n'était pas mon lit, mais peu importe. Il m'a dit "j'ai dit "parce que je t'aime fort, parce que tu es awesome, parce que" merde, ça a tremblé partout en moi quand j'ai dit ça, et pourtant tu dormais, j'voulais te rassurer mais, Cécile j'suis en train de tomber totalement amoureux de toi".
Et ui, tel quel, dans une salle de ciné, en plein milieu de bandes annonces qu'on connait par cœur aussi, sans préambule, me dire ça à moi qui fuis, qui refuse de voir le moindre attachement depuis 5mois, qui refuse de prendre nos sorties autrement qu'entre "amis", qui suis incapable d'accepter d'envisager de lui plaire, ni même qu'il me plaise, ni même qu'on puisse vivre un truc formidable, commencé dans l'interdit il y a cinq putains de mois, et, devant mes yeux bien trop brillants, mon cœur en arrêt momentané, mon souffle coupé, il a osé ajouter : "je... je t'aime.". Avec ses putains d'yeux verts, mais j'aime même pas les yeux clairs, et ses putains de joues rouges, et sa putain de main sur ma nuque.
Mais le pire, c'est d'ajouter dans un sourire sincère "bon normalement là, la fille elle fond en larmes, elle me dit qu'elle m'aime aussi, que c'est formidable. Mais c'est pas une technique que j'ai testée, et avec toi, là, j'ai juste pensé à garder le pied sur tes chaussures, pour que tu ne me fuies pas. Mais, si tu veux fuir quand même, jte les rends."
ui, j'enlève mes chaussures au cinéma. En voiture aussi quand le trajet est un peu long. Partout en fait. Bref.
Ce moment a dû être court, parce qu'on met pas trop de minutes à faire une putain de déclaration comme celle-ci. Et moi? Mon souffle coupé, mon cœur qui de battre avait l'air de s'être définitivement arrêté? Mes yeux brillants, ma bouche sans voix, mes joues rouges? Mes mains nerveuses triturant la sienne? Mon absence de cran? Ma peur phobique de tomber amoureuse, de faire confiance, de me tromper, qu'il perde ma confiance, de me blinder toujours plus?
Évidemment, je ne lui ai pas dit "moi aussi je t'aime!"
Évidemment, j'ai pas pleuré.
J'ai juste pensé à lui faire écouter mon cœur qui ne voulait plus battre régulièrement, mon ventre tordu par la trouille, et bien sûr, mes yeux. Il les connait, et il sait les lire. En même temps, ça ne me semble pas compliqué, ils ne mentent jamais. Et je sais qu'il n'a pas été blessé par mon silence, même s'il aurait aimé. Que je sois prête, que je me lance. Que.
Début du film.
Milieu du film.
2h20 plus tard, fin du film.
Quel film déjà?
Ah ui. Film de psychopathe. J'ai oublié de connecter mon cerveau, je sais pas, j'ai bien vu le film, les scènes, tout ça mais euh. On se doute que je suis ailleurs.
Il m'a présenté sa sœur. Il tombe amoureux. Il est tombé amoureux.
Putain mais c'est arrivé quand tout ça?!
Quand on a commencé à se voir, j'imaginais rien du tout, parce que j'avais des putains de certitudes. On pouvait pas être ensemble, il ne m'attirait pas. A ce moment, c'était vrai, impossible aujourd'hui de retrouver les raisons de mes certitudes, mais elles étaient là, je ne me mentais pas. Putain, à quel moment ça a vacillé? A quel moment j'ai totalement arrêté de croire dans mon couple aussi? J'ai un million de questions sans réponse, c'est intolérable, si au moins je pouvais chialer un bon coup. Je me mords la lèvre, à sang, à l'intérieur. Raté, je saigne, mais la douleur ne me fait pas pleurer.
On prend la route jusqu'à chez moi. Il me taquine avec des piques à la con, genre qu'il écoute depuis peu de nouvelles musiques, qu'il regrette pas, parce que s'il ne s'était pas laissé aller à tester, il aurait jamais su que c'était formidable et qu'il adorait. Il sourit, il m'embête, je sais que c'est pas méchant et qu'il m'en veut pas.
Il me demande juste encore, si j'avais l'intention de me mentir comme ça longtemps. Je dis "ui. C'est beaucoup moins effrayant de me mentir, plus que d'admettre que je..." "que tu me détestes?" "ui, voilà". Sourires. Putain mais pourquoi il sourit? "ben parce que je suis heureux. J'devrais être triste?". Logique implacable. On parle de tout et de rien, comme d'hab'. On arrive chez moi. J'ai besoin d'un câlin. Il aime pas ce câlin là, il me dit que j'ai l'air triste; d'ailleurs il ajoute "si là t'es pas entièrement heureuse, lâche moi". Il ajoute ça doucement, comme une ouverture vers la fuite. J'crois que le quart de fragment de seconde d'hésitation est imperceptible, je le serre encore plus fort.
J'ai faim. Il est 1h13, et je fais des pâtes. Et je mange des pâtes. Il sourit. "Je prends des forces, ça peut servir". Vers trois heures du matin, après du glandage devant écran, on décide de dormir. J'veux pas dormir, j'veux pas cauchemarder, j'veux pas le réveiller, j'm'allonge contre lui, je suis bien. Il s'endort. Mais il me dit encore "pourquoi tu as si peur?" "parce que j'peux pas t'aimer, tu te rappelles, c'était dans le contrat du début, nos rires et tout ça" "j'ai jamais eu ces certitudes, j'avais juste pas envie de te perdre avant même que tu t'attaches à moi..." "ben ça a drôlement bien marcher.... je. Je. *bisou*".
Il s'est endormi. Et je suis allée au travail, les pieds loiiiiiin du sol, la tête haut dans le ciel, perdue dans les nuages.
Je suis morte de peur. Sauf qu'ensuite. Je suis à nouveau née.
Ecrit par Kyrah, le Jeudi 25 Février 2010, 22:47 dans la rubrique "Actualités".
Commentaires
ode
25-02-10 à 23:55
et ba voila!!!
trop previsible les filles ;)
c'est beau, ça fai du bien ... merci
Repondre a ce commentaire
Re:
Kyrah
26-02-10 à 05:50
on en reparlera..... ;-)
l'important, c'est que ça reste beau. Magique et merveilleux. Et que j'ai pas trop peur, ni mal.
Repondre a ce commentaire
Re:
ode
26-02-10 à 07:32
c'est con a dir mmais a ne rien essaillé on ne risque pas de se trompé...
a ba si on se trompe soi meme
:)
Repondre a ce commentaire
LiliLou
26-02-10 à 13:51
Crois moi il vaut mieux des regrets que des regrets.
Culpabiliser sur un acte passé qui a foiré, que de s'imaginer toute sa vie ce que ça aurait pu être, si....
Repondre a ce commentaire
LiliLou
26-02-10 à 13:52
PLutot avoir des remords que des regrets, je disais.
Repondre a ce commentaire
Re:
Kyrah
27-02-10 à 09:14
Ni remord ni regret.
A vrai dire, ma vie est simplement faite de peurs, de peurs immenses et déraisonnées, quand jperds le contrôle de moi même, quand je. Tombe amoureuse.
(ouais, c'est une idée, jvais penser à regarder ça XD Et maintenant, à chaque fois que j'écris xD, (parce que lol ptdr mdr ca m'arrive pas trop souvent), je pense à vous.)
Repondre a ce commentaire
Re:
Kyrah
27-02-10 à 09:16
J'suis entièrement d'accord; mais il y aura toujours des si.... irréalisés, pas tentés, des rendez-vous manqués.
Repondre a ce commentaire
Re:
Kyrah
27-02-10 à 09:18
Mais quand t'essaies et que ça ne marche pas, si par malheur il se montre finalement indigne de la confiance que je lui laisse gagner peu à peu, j'aurais. Infiniment mal. Et j'aurais perdu un super bon ami, un confident.
Repondre a ce commentaire
Re:
ode
27-02-10 à 10:09
c'est plus un ami a partir du momen ou les bizou rigolo deviennent de tendres baisés passioné et passionelle...
les situation confuse ne son jamais saine et fon de toute façon soufrir pour rien...
bon week
Repondre a ce commentaire
Re:
Kyrah
27-02-10 à 16:45
Nan mais y'a un problème. J'ai absolument pas mal, j'ai pas touché terre depuis genre mercredi 18h02, et en gros on peut planer combien de temps avant de déchanter....?
ooooh ui, mon week end est totalement. Awesome.
Repondre a ce commentaire
Re:
ode
27-02-10 à 22:26
ça depen si c'est chimique ou si c'est construi...
si c'est chimique la moyenne est de troi ans et la si vous n'avez rien d'autre que des hormone c'est le drame
si c'est construi ,entre demain et jamais c'est ça le bug ...
dans ton qua je te souhaite tous se que tu merite, de la douceur, du boneur et de la tendresse
a+
ps: ne vole pas trop haut que l'on puisse te fair des coucou du sol ;)
Repondre a ce commentaire
Re:
Kyrah
28-02-10 à 15:11
C'est chimique & construit.
Chimique quand juste un regard déclenche une avalanche.
Construit quand on passe trois jours ensemble sans avoir un moment d'ennui, un moment de silence pesant ou gêné.
Et j'aurais tendance à espérer le "jamais", ce qui évidemment me fait beaucoup beaucoup beaucoup (...) beaucoup trop peur.
marci...
Repondre a ce commentaire
May
26-02-10 à 15:09
*énorme sourire*
Repondre a ce commentaire
Re:
Kyrah
27-02-10 à 09:15
!
mais si tu voyais le mien, d'énorme sourire... ^_^
Repondre a ce commentaire